[Linux-bruxelles] Re: offres d'accès Internet adsl - cable - téléphonie

Hervé Eychenne rv at eychenne.org
Mar 26 Oct 17:38:12 CEST 2004


On Tue, Oct 26, 2004 at 03:22:42PM +0200, Didier MISSON wrote:

> > il existe de plus en plus d'opérateurs VOIP qui font la
> > passerelle entre le réseau de téléphonie fixe et la VOIP. On peut
> > alors appeler avec son téléphone classique. Je ne sais pas où en sont
> > les offres en Belgique.

> oui... mais encore faut-il que ce soit un fournisseur VoiP qui a 
> une connexion en Belgique !
> Si c'est pour passer via un accès à l'étranger pour accéder à un poste 
> fixe Belge, ou l'inverse...

> Je n'ai pas fait de recherche, mais je n'ai pas encore vu d'offre grand 
> public de VoiP (donc utilisable via Internet sur le cable ou ADSL) en 
> Belgique, en dehors des quelques offres de Teledistributeurs (Telenet, 
> Chello/UPC...).
> Mais sur que des offres de ce genre vont arriver.

Oui, ça sera une 1ère étape...

> > Ah ? Et pourquoi donc ? Suis-je tellement obnubilé par le besoin de
> > m'affranchir de la taxe sur les communications voix/données imposée
> > par l'opérateur historique que j'aurais manqué quelque chose ? ;-)

> faudrait prendre les info...
> Téléphoner chez Skynet par exemple, et dire que tu n'utilises que le GSM, 
> et demander si tu pourrais garder (ou acquérir) un abonnement ADSL en 
> supprimant ton abonnement fixe Belgacom?...

Ils feront la réponse que tout opérateur historique fera tant qu'il
ne sera pas contraint par une autorité de régulation indépendente :
"impossible, monsieur".

> Mais d'une façon ou d'une autre, tu payeras le fil qui est dans le 
> trotoire, entre ta maison et le central.

Je suis d'accord pour payer le service de maintenance du câble et
du central : les choses ne se font pas toutes seules.

> Et ce fil est, pour l'ADSL, toujours propriété de Belgacom, même en cas de 
> dégroupage jusqu'au central (offre de Scarlet/Belcenter/PI/Adsl2Fit...)

Par contre, voilà le problème. Ce fil est historiquement la propriété du
fournisseur de contenu. Tout l'intérêt du dégroupage réside justement
dans le fait de découpler la gestion du medium et du contenu.
Idéalement, ce fil (+ central) devrait être géré par une entité
indépendante (contrôlée par un organisme public, en consultation avec les
différents fournisseurs de données et contenu).
Ceci permettra l'émergence de solutions logicielles, notamment de
VOIP, puisque le sujet étant la voix, ici.

> Pour ma part, je ne pourrais supprimer le fixe, j'ai encore BCP de 
> correspondants via le fixe.
> Et n'oublions pas que qd on a le choix, un appel fixe est BCP moins cher !

Ca, c'est parce qu'il y a eu duplication initiale des efforts de
déploiement de l'infrastructure GSM, et que les opérateurs ont
pratiqué des prix élévés afin d'amortir le coût de leurs
investissements. Aujourd'hui, les investissements sont amortis, et le
coût n'a pas baissé pour autant...
De plus, le seul surcoût technique d'un appel GSM (par rapport à un
appel filaire) est aujourd'hui dans la maintenance des relais, dont le
coût est maintenant assez faible.
Après, les appels transitent via le réseau fixe des opérateurs.
Cela fait bien cher les 200m d'ondes !

> Ah oui, supprimer le fixe, s'il y avait réellement une offre correcte en 
> VoiP / ADSL ?
> Peut-être...
> si ça m'offrirait les mm facilités ? Comme par ex, un tél sans fil DECT 
> connecté sur le VoiP ?
> ;-)

Absolument, et on peut encore voir les choses de manière infiniment
plus générale.

Le fil n'a aucun intérêt sur les courtes distances. Il disparaîtra.

Ensuite, pour ce qui est des ondes, les fréquences et puissances
utilisées répondent à des besoins différents en terme de débit, de
temps de réponse, de portée, de type d'utilisation (lecture/écriture ou
lecture seule (qui deviendra rare)).
Ces différentes combinaisons sont donc complémentaires.

De plus, il y en a de plus ou moins nocives (ou suspectées nocives)
pour le corps humain, et cela suffit à justifier une adapatation
précautionneuse et proportionnelle des fréquences et de la puissance
utilisées.
Le DECT est une bonne norme (de ce point de vue) pour la voix en
habitation, le GSM est plus adapté à la mobilité (plus puissant).

La multiplication des appareils répondant à des besoins redondants
n'a pas de sens : il faut donc des appareils mixtes permettant de
s'adapter à différentes normes, selon le besoin, avec gestion du
roaming (par exemple, ici, un téléphone qui basculera du mode GSM
au mode DECT dès qu'il sera dans le champ du lieu d'habitation).

Ceci nous mène au concept de radio logicielle, permettant justement de
s'adapter dynamiquement au signal voulu.

Si on couple tout cela avec le paragraphe précédent, vous avez le
plan de marche pour les prochaines décennies, qui devrait idéalement
aboutir au Saint-Graal :
- la possibilité d'avoir accès au réseau (avec un grand R) partout, et
  pour tous types d'usages
- la possibilité d'accéder au Réseau avec tous types d'appareils
  communiquants et interopérables :
  * les appareils portables (radio, télévision, camescope, appareil photo,
    téléphone, ordinateur de poche), qui convergeront à terme vers un seul
    appareil.
  * les appareils fixes (écrans, tous types d'objets de tous les
    jours), qui seront également interconnectés.
- l'adaptation des fréquences, de la puissance (bande passante,
  qualité de service, portée), et des encodages (codecs, logiciels) en
  fonction de ces différents usages.
- tout cela, en s'affranchissant des monopoles existants (incompatibilité
  organisée, tarifs exhorbitants) sur les voies de communication actuelles.
  Et donc avec une quasi-gratuité de l'accès, le seul coût de
  maintenance de l'infrastructure résidant alors dans les bornes
  sans-fil et les réseaux fixes co-gérés, et mutualisés.

Maintenant, les problèmes résiduels.
Cette infrastructure demande une grosse puissance de calcul
(radio logicielle à hautes fréquences, compression, cryptage).
La vitesse du matériel s'améliorera, mais finira par plafonner un peu.
Comme le tout-matériel est par définition rapide mais pas assez
souple, et que le logiciel est souple mais plus lent, l'équilibre se
fera sans doute quelque part entre les deux, au niveau du firmware,
où résidera la complexité principale.
Le problème restera donc la tentative d'appropriation des algorithmes
(codecs, essentiellement) par quelques firmes voraces. Les problèmes
actuels ne sont donc rien à côté ce qui pourrait nous attendre.
C'est aussi pour ça que la problématique des brevets logiciels est
tellement importante, et dépasse largement le cadre de l'informatique
telle qu'on la conçoit aujourd'hui.

Autant dire que nous en sommes encore bien loin, de ce Saint-Graal...
et pour tout un tas de raisons (monopolistiques, politiques, techniques,
de coût, ...). :-/
Mais j'espère tout de même voir cela de mon vivant... :-)

 Hervé

-- 
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