[Linux-bruxelles] ULB et M$

[Rémi Letot]

HOUART  Gerald via Linux-bruxelles <linux-bruxelles at lists.bxlug.be> writes:

> Hello le BxLUG 
>
> Je lis mais ne réagis pas souvent mais là je ne peux pas laisser passer …

> Ceux qui écrivent ici tout et n’importe quoi sur l’ULB et M$ devraient
> un peu mieux se renseigner.

> Oui la messagerie a été externalisée chez M$ car feu le CDC (centre de
> calcul) commun ULB/VUB est en phase de dissolution et le vieux serveur
> Cyrus qui y était hébergé présentait un risque de sécurité bien plus
> grand que le passage chez M$

> Oui l’ULB a utilisé massivement les outils M$ durant la pandémie car
> le retard techno accumulé depuis plus de 20 ans ne laissait guère
> d’autre choix

Bonjour,

je me permets de réagir à votre mail, et surtout à ces deux
propositions.

Bon, ok, la deuxième, pourquoi pas. Il y a bien des alternatives libres
qui existent, mais je n'ai aucune idée de leur montée en charge à
l'échelle d'une univ, et surtout elles nécessitent des compétences, une
mise en place, et une gestion que les circonstances particulières de la
pandémie ont rendu compliquées. Les outils «cloud propriétaire» sont
clef en main: on signe le contrat et ça fonctionne. Dans ces
circonstances particulières je peux comprendre, il y avait urgence. 


Par contre, pour le serveur mail, j'ai bien du mal à valider votre
argumentation. En gros, il était vieux et non maintenu, et le service
qui le gérait est dissout, donc il est normal de le remplacer par une
solution cloud gafam.

La réponse est non, tant pour l'argument technique qu'administratif.

Une bonne solution technique aurait été de mettre à jour la solution
utilisée. Ou de la remplacer par une nouvelle solution plus en phase
avec les besoins actuels de l'ULB. Les solutions libres de messagerie ne
manquent pas vraiment...

L'argument administratif du service dissout n'entre même pas en ligne de
compte: si ce service est dissout, il est remplacé par un autre qui va
gérer l'infrastructure cloud, et qui aurait tout aussi bien pu gérer une
infrastructure interne. Ça c'est juste de la politique interne, la façon
dont c'est géré découle des choix, pas l'inverse. (bon, en pratique
l'administratif influence les choix, mais dans ce cas précis vous avez
de toute façon des gens qui vont devoir gérer ce cloud, donc...)

Venant d'une univ belge, c'est décevant, mais vous êtes loin d'être les
premiers. Mais venant d'un bastion comme l'ULB, c'est carrément
alarmant.

Bien qu'ils s'en défendent, ça veut dire que MS, et par extension le
gouvernement US, a accès à tous vos échanges. Toute la gestion interne
évidemment (y compris tout ce qui est confidentiel sur vos étudiants et
staffs), mais aussi toute la recherche appliquée ou fondamentale sur
laquelle l'ULB travaille.

Tout ça ne minimise en rien les autres utilisations que l'ULB fait des
logiciels libres et tous les projets que vous avez mis en place dans ce
sens. Au contraire, ça montre que vous êtes aussi sous la pression du
lobbying gafam, et surtout que même un bastion comme l'ULB est
vulnérable.

....

> Rassurez-vous il y a toujours à l’ULB des gens qui ont l’esprit libre
> qui siègent dans les instances de décisions tel le CA. Le libre est
> toujours dans notre ADN.

c'est dans ce sens que je trouve votre passage à MS pour un service
aussi critique que la messagerie alarmant.

<couic>

> Alors oui on pourrait faire mieux, on devrait faire mieux mais le
> financement de l’enseignement oblige aussi à faire certains choix.

....

> Si on veut s’assurer de préserver la souveraineté digitale c’est vers
> nos dirigeants politiques européens qu’il faut se tourner (avis
> perso).

s/digitale/numérique/ ... digital, c'est pour les pianistes et les
proctologues. Le reste, c'est numérique :-)

Plus sérieusement, on est bien d'accord. Taper sur l'ULB parce qu'elle
passe à un service MS, c'est un peu comme reprocher à un quidam de boire
de l'eau en bouteille. Le problème c'est pas le quidam, c'est
l'embouteilleur. Mais ça n'empêche pas de conscientiser le quidam,
respectueusement et avec bienveillance.

<couic>

> Gerald (qui comme vous l’aurez compris bosse fièrement à l’ULB et est
> un partisan de l’utilisation des logiciels libres)

Et merci pour tout ce que vous faites :-)

-- 
Rémi