[Linux-bruxelles] Venezuela's Government Shifts to Open Source Software

Gerd-Christian Michalke gmichalk at freegates.be
Sam 31 Aou 15:51:08 CEST 2002


Salut !

On Samstag, 31. August 2002 10:38, eric Hanuise wrote:
> c'est plus subtil que ca.

ACK

> J'avais lu un exemple qui parlait de bases de données.
> Si un gouvt vote une loi interdisant l'usage de non-libre pour des projets
> gouvernementaux, il pourrait par exemple se retrouver dans une situation ou
> Oracle serait la solution la mieux indiquée pour ses besoins en raison de
> telle et telle features, inexistantes dans les produits libres
> 'concurrents'. Il devrait alors utiliser une solution ne repondant pas
> pleinement a ses besoins plutot que la solution optimale.
> C'est un des (rares, je te l'accorde) cas ou ce genre de loi devient
> contreproductive : censée garantir aux citoyens une utiliation optimale des
> deniers publics, elle ne remplirait ps ici son role.
>
> cfr aussi l'article sur slashdot et autres sur le role politique des
> hackers ;)
>

Mmmh. (pour info, je tape cette réponse à loin avant qu'elle soit envoyée, 
donc, je ne sais pas y intégrer ce qui aura été dit entre deux).

Je ne saurai pas discuter de l'argumetnaire technique d'Oracle -- je ne 
connais pas le produit.

Il y a quand même une chose qui me tracasse. Obliger quelque chose, c'est 
interdire son contraire, non ?

Et c'est là que cela m'ennuie. Je suis parfaitement au courant des arguments 
au sujet des formats propriétaires vs libres et documentés, auxquels je 
souscrit.

De la même manière, un Etat doit légiférer dans les cas où quelque chose est 
manifestement désastreux pour le bien public (amiante, hormones etc...).

Ce qui m'ennuie un peu plus c'est que ce faisant, on introduit une distorsion 
de la concurrence, mais surtout une limitation des libertés individuelles.

Je ne pense pas que l'on peut mettre tous les exemples dans un même sac : OK 
pour interdir l'amiante, mais le tabac qui est une catastrophe de santé 
publique est toléré (on ne va pas être mauvaise langue au point de comparer 
les rentrées des accises aux montants ridicules alloués à la prévention...).

Le logiciel propriétaire est-il également un danger de salubrité publique ? Au 
travers de Microsoft, on s'attaque à un modèle de monopole. Je suis d'accord 
que les monopoles sont des catastrophes (y compris les monopoles d'Etat -- 
cf. la diminution de prix de proximus seulement quand mobistar est apparu -- 
oui, je sais, proximus est une entité indépendante, mais voyez la répartition 
des actionnaires...).

Le propblême du monopole s'étend au delà des frontières : c'est ce que l'on 
appelle la "mondialisation"(tm). Le modèle de logiciel libre remplacera donc 
les cash flows vers les USA/M$ par des indépendants locaux qui pourront 
investir et faire vivre l'économie locale (c'est un grand classique de la 
litérature du libre). 

La grande question étant de voir comment l'on peut combattre cela. La grande 
tendance, pratiquement tous secteurs confondus, va vers la consolidation 
(mais rassurez-vous, le pétrole et l'acier on fait de même à la fin du 
XIXèeme). 

Pour recadrer le débat : la politique M$, à mon sens, n'est que de la 
construction et conservation de monopole. Ceci dit, nos entreprises de 
télécom n'ont pas fait mieux.

En s'attaquant au modèle propriétaire, on veut s'attaquer aux symptômes (il 
faut remarquer que le modèle propriétaire ne joue pas que chez les 
monopolistes ou oligopolistes de marchés spéciaux -- on pense au graphisme, 
3D, impression etc...), pas au fond, mais en restreignant (paradoxalement) 
les libertés individuelles. 

Pour le moment, le modèle propriétaire est plus rentable. Oui, je sais, une 
partie de cette rentabilité revient aux actionnaires. Et ça pue. Si on remet 
cela dans le contexte du détricotage de la sécu, la question de revenu de 
remplacement peut se poser, mais bon... c'est un autre débat.

La question de voir est si ce financement peut être positif pour 
l'utilisateur. Il n'y a pas que M$. Nombre de petites boîtes sont innovantes 
sur leur niche, mais en propriétaire. Le GPL leur permettrait-il de vivre ? 
Grande question... Nautilus est un produit à priori innovant. Eazel a fait 
faillite. Mauvais management, mauvais business model (la vente de services 
exclusivement...) ? Vivre de son innovation... le réflexe est souvent aux 
brevets.

A l'inverse, dans certaines niches, la plus-value apportée par le service est 
telle que le produit peut être gratuit (et qu'on ne vienne pas dire le 
contraire : c'est une situation de fait du GPL -- qui va payer cher pour 
quelque chose qu'il peut obtenir gratuitement ? -- qui d'entre vous paye pour 
OpenOffice ?)

Tout ça pour dire que le monde n'est pas noir et pas blanc. L'intransigeance, 
c'est bien, mais en général, elle impose de faire l'impasse sur pas mal de 
spécificités.

Et n'oubliez pas, il n'y a pas que M$, Adobe et cie munis de leurs brevets et 
modèles.

Le libre est assez loin de couvrir tous les besoins : si l'on pose que SuSE 
est propriétaire (découle de la réflexion Yast, élément central n'est pas 
libre => il est propriétaire => la distribu l'est aussi), on ne peut pas 
l'utiliser. Debian est excellente, mais ne répond pas à tous les besoins 
(SuSE non plus, bien évidemment) : j'ai utilisé les deux. SuSE répond mieux à 
mes besoins. OpenOffice est libre, pas StarOffice. Mais OpenOffice ne répond 
pas à certains de mes besoins. Que faire ? Est-ce à l'utilisateur à s'adapter 
? Aux programmes ? Aux fournisseurs ? A tous. Il faut trouver un juste 
milieu.

Ce qui m'ennuie, c'est que à en entendre certains, le seul paramètre pouvant 
entrer en considération pour un choix est libre/propriétaire. C'est nier 
totalement les besoins et contraintes d'autres personnes. Peut-être avec le 
temps, le modèle libre couvrira tous les besoins et desideratas, voire même 
sans doutes. Mais il n'empêche, je pense qu'un choix doit s'opérer sur -- 
bien sûr ce paramètre mais aussi -- d'autres paramètres : utilisabilité, 
rentabilité, qualité, besoins etc... Quand GNUcash connaîtra la compta à 
partie double, les bilans etc... oui, on pourra parler de comptabilité. En 
attendant, contentons-nous de gérer les dépenses sur notre Visa (tiens, btw, 
comment cela se fait que personne ne peste contre ce quasi-monopole ? ... ils 
se sont ramassés un procès anti-trust aux USA) et du GB du coin.


'fin, ce qui m'ennuie, c'est que l'on pose propriétaire=mal et libre=bien. Ce 
n'est pas vrai. Il y a de la daube dans le libre, des modèles incapables de 
nourrir leur homme ainsi qu'il y a de bonnes choses dans le propriétaire et 
des entreprises qui rémunèrent leur personnel de manière digne (lesquelles 
peuvent se trouver au Venezuela).

Pour revenir au problème de départ : le Venezuela en a marre que les thunes 
partent aux USA (il y a aussi d'autres problématiques -- macroéconomiques 
celles-là). Donc on veut briser le monopole en attaquant l'arme de 
monopolisation par excellence de M$. Cela peut être sport : imaginons que 
l'on remplace le fournisseur unique par un fournisseur unique interne. On a 
de nouveau un monopole (ben oui, le fait d'utiliser du libre ne l'empêche pas 
-- ce qu'il faut, c'est la capacité de finance du R&D pour répondre auxappels 
d'offre) d'une société du Vénézuéla. Laquelle se fait racheter par MS (ou 
plus sérieusement, un grand spécialisé dans le libre) ;-) Puis on pond des 
lois pour parcelliser les appels publics, ou on interdit le rachat 
d'entreprises par l'étranger. Sport.

Bon, j'arrête, parce que là, je vais rentrer dans des considérations 
financières et stratégiques. Rien n'est simple et je trouve la méthode de 
combat contre les monopoles étrangers trop simplistes, trop basée sur des 
arguments déjà usés et non démontrés. Et en tout cas trop spécifiques pour 
être valables partout. C'est bien que le Venezuela le fasse, mais M$ n'est 
pas con, et il faudra plus pour combattre le monopole.

D'ailleurs, si les lois antitrust des USA ainsi que nos commissaires européens 
(à la concurrence, entre autres), ne savent pas faire grand chose, c'est que 
le problème est ailleurs à la base.

Bon, alleïe, a pluche

Gerd
(à propos cartels et monopole, le Venezuela n'est pas dans l'OPEP -- ou je 
confonds)







> At 03:20 31/08/2002 +0200, you wrote:
> >Éric Hanuise écrivait:
> > > Imposer le libre 'pour le libre', c'est remplacer un monopole par un
> > > autre
> >
> >Foireux.  Quel monopole remplacerait l'existant ?
> >
> >Et à l'argument qui suit immanquablement concernant le marché qu'il faut
> >laisser faire:
> >
> >Est-ce que les producteurs de frigo ont crié au loup lorsque des
> >gouvernements ont interdits à ceux-ci de libérer des CFC dans
> >l'atmosphère ? [1]
> >
> >J'imagine que oui.
> >
> >Et quoi ? C'est aller "contre le marché" ?
> >
> >C'est mal ?
> >
> >
> >Le libre 'pour le libre'. Parce que c'est la meilleure raison.
> >
> >(Et concernant le Venezuela, ce n'est même pas le libre 'pour le libre'
> >mais le libre pour limiter les transferts d'argents vers les USA et
> >promouvoir le développement local).
> >
> >
> >         Frédéric
> >
> >[1]
> >http://www.environment.fgov.be/Root/tasks/atmosphere/ozon/Beleid/Eu/wetgev
> >EU_fr.htm
> >
> >--
> >Frédéric Péters <fpeters at theridion.com> <fpeters at debian.org>
> >Théridion, spécialistes GNU/Linux, rue de l'Aqueduc 83 - 1050 Bruxelles
> >GPG: 1024D/6783ED5E: 62BF 2EDA 404A 6EB4 F5BE  A1E2 A11D CBB1 6783 ED5E
> >
> >_______________________________________________
> >Linux-bruxelles mailing list
> >Linux-bruxelles at lists.bxlug.be
> >http://lists.bxlug.be/mailman/listinfo/linux-bruxelles
>
> _______________________________________________
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