[Linux-bruxelles] Projet "Ecole Libre"

Philippe Teuwen philippe.teuwen at ael.be
Dim 25 Aou 14:03:39 CEST 2002


Juste histoire qu'on puisse y répondre point par point...
Phil

Philippe Beaujean wrote:
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Projet  Ecole Libre

24 août 2002

Celui qui veut ne rien faire trouve une excuse,

celui qui veut faire quelque chose trouve un moyen.

Avertissement

Ce qui suit n'est que le fruit d'une première réflexion  en chambre . 
Elle n'a pour but que de servir de point de départ à une consultation 
plus vaste qui l'amendera et l'enrichira.

Je souhaite à ce projet une collaboration franche, positive et efficace 
dépassant les querelles de chapelle. Je sais qu'en informatique libre il 
existe différentes manières d'arriver à des résultats semblables. 
Habituellement, on choisi une solution en fonction de ses habitudes 
propres et de ses besoins. Ici, il faudrait pouvoir mettre cela de côté 
et adopter le point de vue de l'utilisateur final le moins aguerri en 
informatique. Ce dernier doit pouvoir retrouver rapidement 
(immédiatement) ses marques en prenant en main les solutions qui nous 
lui offririons.

Je souhaite enfin que ce projet soit celui de la communauté du logiciel 
libre et non le mien. Il peut y avoir de la place pour du travail 
bénévole, mais aussi (tout de suite ou par la suite) pour les 
entreprises qui tentent de se développer dans le créneaux du logiciel 
libre en Belgique et, c'est un de mes souhaits, pour les jeunes 
informaticiens sans travail devant faire preuve d'une expérience pour 
démarrer leur carrière.

J'aimerai beaucoup privilégier l'action au palabres. Je pense qu'il nous 
faut atteindre des résultats tangibles très rapidement. C'est à cela 
qu'on mesurera aussi notre efficacité. Par exemple, l'idéal serait que 
les premiers portails soient déjà en place début septembre. Mais ne 
rêvons pas, disons donc octobre.

Pour atteindre l'efficacité voulue, il faut que le projet soit 
structuré. Il faut que des personnes expérimentées prennent en charge 
(administrent, gèrent) certains sous-projets (voir infra) ou 
sous-sous-projets. Il faut que ceux qui s'engagent tiennent leurs 
engagements (délais, résultats... ).

Je sais, cela peut paraître être beaucoup de contraintes dans un monde 
où le mot  libre  est si souvent exprimé. Mais je pense que c'est le 
prix à payer pour réussir.

Je pense que le projet est stratégiquement important pour la communauté 
et son avenir, même si cela ne se voit pas au premier coup d'oeil. Je 
vous laisse méditer à cela, et tirer vous-même vos propres conclusions.

Il me reste à tous vous remercier par avance, et à vous souhaiter bon 
travail si vous acceptez.

Origine du projet

En mai 2002, j'ai appris que, suite à une décision ministérielle, les 
enseignants devaient adopter une toute nouvelle pédagogie dès la rentée 
suivante. Cela implique une refonte complète de leurs cours. Or, un 
cours c'est une matière, mais aussi (et surtout dans le cadre de la 
nouvelle pédagogie à mettre en oeuvre) de la documentation et une 
approche pédagogique.

Ayant vu le désarroi de certains enseignants qui ont parfois mis des 
années à constituer et peaufiner leurs cours, je me suis dit qu'une 
approche collaborative à l'instar de ce qui existe dans le monde du 
logiciel libre, pouvait être une solution. Grâce à une telle approche, 
il est plus que probable qu'ils pourraient disposer de cours de qualité 
à temps pour chaque leçon.

Intérêt stratégique du projet

Je pense que les intérêts que nous défendons au sein du logiciel libre 
et celui des enseignants se rejoignent.

En tant que défendeur du logiciel libre, la plupart d'entre-nous 
espèrent voir son utilisation se généraliser, entre-autre au sein des 
entreprises. De plus nous aimerions avoir plus de reconnaissance et de 
respect vis-à-vis du travail de nos développeurs. Enfin, last but not 
least, nous souhaitons pouvoir jouir encore longtemps d'une informatique 
libre.

Défense du logiciel libre

Il est un fait, la communauté se bat bec et ongles pour défendre son 
informatique. Pour ce faire, elle est amenée à dialoguer avec des 
décisionnaires qui ne partagent pas sa philosophie. C'est normal, pour 
la partager, il faudrait que ces interlocuteurs aient grandi avec nos 
valeurs ou qu'ils y aient un intérêt direct.

En transposant la philosophie du  travail collaboratif  là où se 
dispense l'éducation, on s'offre la possibilité de voir évoluer la 
mentalité des éducateurs et par là-même celle des générations qu'ils 
éduquent. Dans une demi à une génération, les mentalités auront 
suffisamment évolué que pour avoir des interlocuteurs décisionnaires 
ouverts à notre philosophie. Ils nous défendront donc d'autant plus 
volontiers. Pour bien convaincre, il faut être soi-même convaincu. Ici, 
les enseignants devraient se convaincre eux-même de la pertinence de la 
démarche puisqu'ils y auront fait appel à travers les portails. C'est 
d'ailleurs la raison pour laquelle il est impératif que des membres de 
la communauté animent (en douceur et avec tact et diplomatie) les 
portails. C'est la seule manière de s'assurer de la bonne promotion et 
de la bonne compréhension du travail collaboratif comme nous le pratiquons.

Promotion du logiciel libre en entreprises

Une entreprise, c'est un  centre de profit . Sans profit, pas d'avenir. 
C'est en tout cas la philosophie ambiante. Il ne sert à rien de la 
combattre. Mieux vaut en exploiter les conséquences.

Si, suite à l'évolution des mentalités au sein des écoles, il nous est 
possible d'installer massivement de l'informatique libre dans les lieux 
d'éducation, la future main-d'oeuvre sera formée à l'usage des logiciels 
libres. Les entreprises recherchant d'abord l'efficacité et ne 
s'embarrassant généralement pas de considérations philosophiques, 
devraient choisir d'investir dans les logiciels libres plutôt que de se 
voir obligées de former leur personnel à leur informatique propriétaire.

De plus, de plus en plus de jeunes informaticiens diplômés arriveront 
sur le marché avec, dans leurs bagages, l'informatique libre et ses 
solutions. Ils auront donc tendance à développer des solutions 
d'entreprise axées autour de ces connaissances. C'est d'ailleurs déjà le 
cas aujourd'hui.

Promotion de l'efficacité opérationnelle du logiciel libre

En réussissant l'implémentation des solutions libres au sein des écoles, 
le logiciel libre s'offre une vitrine scintillante à la face de la 
société civile. Elle y expose la puissance, l'efficacité, la stabilité, 
l'adaptabilité et l'accessibilité (financier et technique) de ses 
solutions. Pouvait-on rêver meilleure vitrine ?

De plus, cela crée un précédent de poids qu'il sera impossible d'ignorer 
à l'avenir. C'est une fabuleuse carte de visite pour nos entreprises et 
nos développeurs dans leurs démarches commerciales quotidiennes 
lorsqu'ils vont vendre leurs services aux entreprises ou aux 
administrations.

Politique du terrain occupé
En investissant à si bas prix le terrain de la formation, le ticket 
d'entrée des grandes sociétés commerciales informatique devient élevé. 
Donc, si nous parvenons à occuper rapidement et, surtout, efficacement 
le monde de l'enseignement avec des solutions gratuites ou bon marché 
d'administration d'établissement, de salles informatiques et de travail 
collaboratif, il est peu probable que des société commerciales 
investissent, du moins en Belgique.

Or en occupant cette place, nous sommes à la source de ce que pourra 
être demain l'expression des besoins en informatique. Nous sommes 
capables de modifier les comportements et les attitudes des utilisateurs 
professionnels de demain. Soyons conscient qu'on ne nous laissera 
probablement pas faire facilement car la place est éminemment 
stratégique. C'est une des raisons pour lesquelles il faut que nous 
allions vite tout en étant parfaitement efficace.

Besoins

Je pense que trois types de besoins co-existent et peuvent être couverts :

   1. travail collaboratif entre enseignants,
   2. administration et communication des établissements scolaires,
   3. informatique destinée aux étudiants et supports de cours.

Travail collaboratif entre enseignants

Les enseignants ont besoin de :

    * échanger leur expériences,
    * partager leur documentation,
    * collaborer dans la création de supports de cours,
    * d'outils d'administration de leurs classes...

Les établissements scolaires ont besoin d'outils pour :

    * administrer leur établissement (rapports avec l'administration et 
le ministère... ),
    * administrer la scolarisation de leurs étudiants (bulletins, 
présences... ),
    * communiquer avec les parents pour que ceux-ci reprennent une part 
de responsabilité dans la scolarisation de leurs enfants...

Quant aux étudiants, ils ont besoin de :

    * ordinateurs sur lesquels apprendre l'informatique,
    * ordinateurs pour réaliser du travail collaboratif,
    * ordinateurs sur lesquels rechercher de l'information (c'est une 
composante importante de la nouvelle pédagogie mise en place),
    * une informatique performante à domicile pour prendre le relais de 
l'école pour les devoirs et/ou les préparations...

Solutions pressenties

Pour répondre aux besoins de travail collaboratif entre enseignant (mais 
aussi, pourquoi pas, entre étudiant durant l'année scolaire), je 
préconiserais la création de portails thématique (par matière) 
comprenant, par exemple, news, ftp, wikki et forum ou mailing-list.

Concernant les établissements scolaires, il est plus que probable qu'il 
faille des développements spécifiques. Ceux-ci ne pourront commencer 
qu'une fois qu'une étude précise des besoins et de l'organisation 
auraient été réalisés.

Concernant l'informatisation des lieux de cours, mais aussi des 
internats, nous disposons de toutes les technologies réseaux 
nécessaires. Nous disposons même de réseaux hertziens pour une 
implantation qui n'exige pas de câblage entre classes (ce qui évite de 
gros travaux et de lourds investissements parfois).

Pour ce qui est du matériel, bon nombre d'écoles sont déjà équipées. Il 
y a toujours, sinon, la possibilité de réaliser des collectes auprès des 
entreprises. Pour du matériel de plus faible puissance, il y a la 
possibilité d'opter pour des solutions "client - serveur" où les 
stations de travail démarrent sur un etherboot par exemple.

Je ne peux qu'encourager le fait d'utiliser, du moins dans un premier 
temps, des solutions qui existent déjà. À titre d'exemple, il semble que 
la France ait déjà beaucoup développé. Pensons d'abord à utiliser ce qui 
existe, tout en gardant un esprit de cohérence.

Contenu du projet

J'imagine le projet composé de sous-projets, eux-même à nouveau 
subdivisés selon les besoins. Les grandes familles de sous-projets 
pourraient être :

    * création et gestion des portails thématiques de travail 
collaboratif entre enseignants ;
    * mise-en-oeuvre des logiciels libres dans les classes de cours ;
    * création de solutions adaptées à la gestion des établissements 
scolaires ;
    * collecte et remise en état de matériel informatique.

Je laisse le soin au futurs responsables de projet de définir 
l'architecture et les subdivisions de leur projets.

Un détail tout de même. Je pense qu'il faut des portails prêt à 
fonctionner le plus vite possible (septembre ou octobre). Peu importe 
s'il ne sont pas beaux, tant qu'ils sont efficaces. Une fois en place, 
vous aurez le temps de développer une version plus définitive de ceux-ci.

Organisation du projet
Organisation des développements

Je suggérerais qu'il y ait à la tête de chaque sous-projet ou 
sous-sous-projet une personne expérimentée. C'est-à-dire une personne 
qui a déjà prouvé sa capacité à gérer efficacement un projet 
informatique, idéalement dans le type de travail à réaliser.

Donc l'un des premiers travaux que nous ayons à faire, c'est de réaliser 
un inventaire des compétences et des expériences.

De façon à donner une chance et offrir une première expérience aux 
jeunes, ce serait bien que les équipes accueillent des informaticiens 
non-expérimentés de façon à leur offrir de quoi alimenter leur carte de 
visite et leur donner une chance sur le marché de l'emploi. D'ailleurs, 
s'il nous est possible d'être financé pour ces projets, ils pourraient 
trouver ainsi leur premier emploi.
Organisation de la gestion (au sens industriel du terme)

Ce serait bien de pouvoir voir financer une partie ou l'ensemble du 
projet par une instance régionale ou européenne. Pour cela, je propose 
qu'un sous-projet  administratif  soit créé. Je pense qu'il pourrait 
utilement se subdiviser lui-même en sections :

    * juridique pour les questions touchant aux licences, aux contrats...
    * administrative pour gérer les rapports avec les établissements 
scolaires et/ou l'administration...
    * commerciale pour prospecter et convaincre les établissements 
scolaires à migrer...
    * lobbying pour convaincre les décisionnaires de nous permettre 
d'aller plus loin et pour glaner des fonds pour le financement du projet 
et la rémunération éventuelle des jeunes sans emploi qui y participerait 
par exemple (tout ceci est à définir)...
    * financière si le projet pouvait bénéficier de fonds.

Gestion globale du projet

Je pense enfin, qu'il est nécessaire qu'une personne ou un petit groupe 
de personne assure la cohérence de l'ensemble du projet et de ses 
sous-projets. Elle doit pouvoir suivre et mesurer l'évolution des 
développements et des mises-en-oeuvre, mais aussi coordonner les efforts 
et assurer la transmission de l'information au sein du projet global.






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