[Linux-bruxelles] Bureautique : la France marque sa préférence pour le format libre ODF

Nicolas Pettiaux nicolas at pettiaux.be
Mer 23 Sep 08:18:45 CEST 2015


Voilà une bonne nouvelle, à faire largement circuler ... notamment à 
la Cocof

Bureautique : la France marque sa préférence pour le format libre ODF

http://www.silicon.fr/bureautique-france-marque-preference-format-libre-odf-127067.html#0Tm0p8Fuk1OSowl5.99

Reynald Fléchaux, 23 septembre 2015, 7:30

Le référentiel général d’interopérabilité (RGI), que le 
gouvernement s’apprête à publier, va donner la préférence au 
format bureautique ODF, issu d’OpenOffice. OpenXML de Microsoft est 
placé « en observation ».
Exclusif. Les administrations auront bientôt un format bureautique de 
référence, et ce sera ODF, le format normalisé issu de la suite 
OpenOffice. Le gouvernement s’apprête en effet à dévoiler la 
version 2 du RGI (Référentiel général d’interopérabilité), dans 
lequel ODF figurera comme le seul format bureautique recommandé, celui 
auquel, en principe, doivent se référer les appels d’offre de 
l’administration. Certes, le format de Microsoft n’est pas 
totalement absent de ce référentiel de préconisations, mais – sauf 
revirement de dernière minute toujours possible dans ce dossier très 
politique -, OpenXML héritera d’un statut de format dit « en 
observation ». Autrement dit, il est accompagné d’un certain nombre 
de réserves. Pour le premier éditeur mondial, c’est certes un 
progrès par rapport aux premières ébauches de cette v2, des moutures 
où OpenXML (ou OOXML pour Office OpenXML) était tout simplement 
absent, mais la pilule reste difficile à avaler.
Selon nos informations, Microsoft et le Syntec Numérique, qui avaient 
tous deux, avec chacun leurs arguments, milité pour la réintégration 
d’OpenXML dans la liste des formats référencés par le RGI ont 
été reçus cette semaine par la Disic, la DSI de l’Etat. Cette 
dernière les a informés de l’avancée du dossier.
Une norme Microsoft que ne respecte pas… Microsoft

Le gouvernement a donc choisi d’arbitrer dans le sens de la dernière 
mouture préparée par la Disic et publiée courant juin. Dans cette 
version 1.9.9, OpenXML signait son retour, assorti de quelques 
critiques justifiant son placement « en observation ». « Sa 
complexité, son manque d’ouverture (notamment dans la gouvernance de 
la norme) et le strict respect de la norme par Microsoft même » 
expliquant le sort réservé à la norme. Bref, une liste des critiques 
déjà entendues concernant ce format : ses détracteurs pointent 
notamment des évolutions qui restent contrôlées par Microsoft et, 
paradoxalement, le fait que le premier éditeur mondial n’implémente 
pas correctement la norme dans sa propre suite bureautique, Office.
S’il s’est refusé à tout commentaire sur la version 2 définitive 
du RGI – dont l’annonce devrait revenir au gouvernement à la fin 
septembre ou début octobre -, Jacques Marzin, le DSI de l’Etat, a 
détaillé pour Silicon.fr sur les raisons qui ont poussé la Disic à 
proposer cette version 1.9.9, ouvrant la porte à OpenXML tout en 
marquant une préférence pour le format de la suite bureautique libre. 
« Nous avons été saisis des problèmes que posait la première 
version soumise à contribution du RGI v2, par Microsoft mais aussi par 
le Syntec Numérique, explique-t-il. Nous avons entendu leur position 
et j’ai fait une proposition aux ministres concernés qui tient 
compte de ces remarques, marque une préférence forte de l’Etat, 
sans pour autant pénaliser ceux qui ont investi sur la base du RGI 
précédent. La position définitive de l’Etat sera rendue publique 
dans les prochains jours. » Selon lui, cette question de la place 
réservée à OpenXML constituait le seul point qui posait problème au 
sein du RGI v2. « Les discussions difficiles qu’a connu le RGI se 
retrouvent dans tous les pays autour des standards promus par les poids 
lourds de l’industrie américaine, note Jacques Marzin. Ce n’est 
pas une raison pour ne pas s’interroger régulièrement sur les 
orientations préférentielles que portent nos référentiels 
généraux. »
RGI v1 : OpenXML déjà au centre des crispations

Une façon de dire que le seul sujet des formats bureautiques et les 
crispations qui l’entourent (déjà évidentes lors des discussions 
sur le RGI v1) ne pouvaient justifier l’absence de mise à jour de ce 
document publié dans sa première version en 2009. « L’ancienneté 
du RGI v1 nécessitait que ce document soit toiletté. Il n’y avait 
par exemple quasiment rien sur les technologies les plus récentes du 
Web dans la première version. Cela faisait d’ailleurs deux ans 
qu’on essayait de faire une mise à niveau de ces recommandations », 
assure le DSI de l’Etat, qui espère désormais faire vivre ce 
référentiel de façon beaucoup plus continue.
Rappelons qu’OpenXML a précisément été créé par le premier 
éditeur mondial pour répondre aux attentes d’interopérabilité, 
qui se faisaient jour dans divers pays au début des années 2000. Ce 
format est une norme ISO depuis mars 2008, même si les conditions de 
cette normalisation ont soulevé à l’époque de vives polémiques. 
Notamment en France. Déjà à l’époque, le RGI version 1, porté 
par la DGME (la Direction générale de la modernisation de l’Etat 
aujourd’hui disparue), avait fait dans un premier temps l’impasse 
sur OpenXML. Avant que sa normalisation par l’ISO ne lui permette 
d’intégrer le RGI sur un pied d’égalité avec ODF. Entretemps, le 
document avait été remisé au placard dans l’attente de cette 
normalisation.
En toute logique, l’absence d’OpenXML dans les premières versions 
du futur RGI v2 a fait réagir Microsoft. Dans un long commentaire 
transmis à la Disic, le premier éditeur mondial expliquait notamment 
que « Office Open XML est largement plus répandu qu’ODF, dans des 
proportions comprises entre 2 fois et 10 fois, dans les domaines en 
‘.fr’ et en ‘.com’, c’est-à-dire au sein des entreprises et 
des environnements des citoyens ». Le syndicat patronal des SSII et 
éditeurs de logiciels, le Syntec Numérique, s’est rapidement 
prononcé lui aussi pour une « neutralité stricte », Guy Mamou Mani, 
son président, regrettant par ailleurs la réouverture d’un débat 
qu’il estime tranché depuis la fin des années 2000. Pour Frédéric 
Couchet, le délégué général de l’April (association de promotion 
et de défense du logiciel libre), le choix de donner à ODF une 
priorité par rapport à OpenXML démontre la volonté de la Disic 
d’agir « dans l’intérêt à long terme de l’ensemble des 
citoyens français et de leurs administrations ».

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