[Linux-bruxelles] Différent mais plus compliqué ? & Considérations sur les compromis liberticides (was: quand je disais que Pulse ça pues...)

Gildas Cotomale gildas.cotomale at gmail.com
Ven 6 Nov 14:08:14 CET 2009


> Décidément... on est trop bavards... je nettoie encore plus... ;-)

disons qu'il y a des sujets sur lesquels on ne dit rien ou presque et
puis un jour ça explose :))

> Salut Aldo,

attention, le message n'est pas de lui... (pas que j'y tienne
particulièrement, mais comme il y a des points de détail sur lesquels
les uns et les autres ne sont pas d'accord --et je ne pense pas
qu'Aldo avalise plus de 90% de ce que j'ai écrit-- alors prudence..)

> Je te remercie pour ces précision (c'est vrai que tu es en verve
> aujourd'hui), mais tu prêches un converti.

ce n'était pas tant de la prêche mais plutôt une mise au point et mon
avis sur des points qui reviennent souvent et sur lesquels nous nous
crêpons les chignons sur la liste... il s'agit de l'avis de beaucoup
de détails sans grande importance alors que beaucoup de ces choses
sont pour moi l'âme du libre même...
pareillement, tu n'étais pas spécialement visé car je n'ai pas
l'habitude de te lire sur la liste et il ne m'a pas semblé que tu
défendais ta paroisse, mais juste explicitait une conception ambiante
(en particulier sur la promotion de Linux et comment Linux doit
séduire les "switcher"s : mais je me rend compte que ce bout de phrase
en dit long car beaucoup veulent promouvoir Linux pour diverses
raisons et moi je voyais la défense et la promotion du libre.. ça
change beaucoup de choses)

> Ceci dit, je parlais de "pseudo" éthique (philosophoque aurait été plus
> approprié), car je considère qu'en infromatique les considérations
> techniques doivent primer sur les considérations philosophiques: en gros
> quand je choisis un outil, c'est avant tout parce qu'il comble un besoin (de
> préférence de façon durable / pérenne) et pas parce qu'en le choisissant je
> rejoins un groupe de joyeux drilles prônant la liberté pour tous.

je ne suis pas non plus pour ceux qui disent prôner la liberté pour
tous (ça fait un peu baba-cool voulant imposer aux gens d'être libres
ou pacifiques...) ; je pense que la liberté est quelque chose
d'individuel qui se conquiert... il se trouve que du fait des
interections sociales, on ne peut pas être libre si les autres sont
dans la condition et la position de nous refuser notre liberté (c'est
un peu ce qui fait des morts chez ceux qui luttent contre le
totalitarisme). raison pour laquelle, bien que je ne veuille imposer
Linux à personne, j'exige des échanges en formats ouverts (sans
imposer de logiciels ni dicter aux gens les formats qu'ils doivent
utiliser quand ils ne sont pas en situation d'échanges : oui, je suis
un libertaire qui frole l'anarchisme)

ceci dits, il ne faut pas sous-estimer le rôle de la philosophie car
elle est latente (je veux dire que même ceux qui disent que ça ne les
intéressent pas philosophient à leur insue sans le savoir, la
philosophie ambiante en usage et domination déterminant la culture
dans laquelle on baigne) et détermine notre existance (si ta
philosophie est "carpe diem" tes choix de vie s'en ressentent ; si tu
penses que l'argent est utile ou nécessaire au bonheur, tes actions
s'en ressentent ; si tu estimes qu'il faut préparer la guerre pour
avoir la paix, tu prévois et réagis en conséquence ; ainsi de suite)
c'est donc ta philosophie qui te conduit à choisir un outil qui comble
ton besoin de façon pérène... or cette philosophie dit deux choses :
tu peux choisir une solution propriétaire si elle semble te combler à
long terme (es-tu certain d'être un converti ? :-D) ; et d'autre part,
tu t'inquiètes de la pérénité de tes choix, qui implique que tu te
projette sur de l'assez long terme et ne peux pas faire tes choix à la
legère (en suivant la mode par exemple)...
tu vois bien qu'on ne peut pas dire que l'on se fout de la philosophie
puisqu'elle est la base de tout le reste sans le paraitre. et en plus,
sa base est acquise (encore une fois, selon la culture environnante,
on ne pense et raisonne pas pareillement) et elle évolue en fonction
de nos réflexions et de nos expériences (face à une agression gratuite
dont on n'a pas pu se défendre et dont le coupable a été arrêté, les
réactions de chacun sont variables en fonction de son vécu et de sa
conception de la société et de sa justice : certains souhaiterons la
prison à tout prix ou d'autres privations, d'autres seront pour un
chatiment corporel ou toute mutilation, d'autres préfèrons s'armer,
d'autres voudront juste rendre la pareille, etc.) en l'occurence, on
ne peut pas adhérer au logiciel libre sans avoir compris son fondement
(à ce progpos, je conseil de lire l'article wikipedia sur le copyleft,
et mieux en anglais si vous pouvez) et ses moyens (comprendre
pleinement les quatre liberté...) et cela plus particulièrement dans
les sociétés capitalistes occidentales (d'ailleurs, la plupart des
critiques à l'encontre du modèle économique basé sur le libre montrent
bien la mauvaise compréhension de la chose ; c'est souvent presque
comme leur demander de comprendre le communisme)

> Cela ne veut pas dire que leurs motivations ne sont pas louables, cela veut
> simplement dire que, pour moi, ces considérations philosophiques ne seront
> pas décisives dans mon choix lorsque je suis amené en faire. Seules compte
> l'aptitude du soft à pourvoir à mes besoins.
> Ainsi, il m'arrive fréquamment de recommander à l'un ou l'autre de rester
> sous Windows parce que cela sert mieux ses besoins.

moi aussi pour plusieurs raisons :
- une personne qui n'est pas convaincu par le libre ou n'a pas l'air
de comprendre les implications que cela a : à coup sur, nous allons
tous les deux être frustrés pour rien et il risque même de devenir un
grand ennemi du libre (d'où mon allusion a la prison --ou la servitude
: la liberté à son prix que tout le monde ne peut pas payer !)
- une personne qui ne recherche que la gratuité tout en considérant
souvent que c'est un pis aller.. quand il aura les moyens, on ne le
reconnaitra pas. bon c'est dans la catégorie précédente : un faux
convaincu.
- une personne qui n'est pas en mesure de se prendre en main... pas
que Linux soit elitiste, mais j'estime qu'il faut faire un minimum
d'effort quelque soit le système... or ces gens ne feront jamais celle
de suivre les instructions d'un livre/forum ou même que tu lui donnes
oralement (en gros, pour certains, la formation ne sert a rien) : ils
se font dépanner pour un oui ou un non ; et comme je ne peux pas
assurer de support (déplacements et déménagements fréquents) il vaut
mieux pour elle de rester où elle trouve plus de monde pour l'aider
(w$)
- une personne qui est attachée à un truc particulier que je ne peux
(ou ne pense pas --car on sait pas toujours-- ou ne veux pas --pour
des raisons philosophiques--) lui offrir (ça va d'un programme
particulier --donc une application qui n'existe pas pour Tux-- a des
configurations/interfaces --comme celui qui ne jure que par l'aspect
de son office2008? sais plus-- en passant par des comportements dont
on refuse de se détacher --comme cette personne qui tient à avoir un
poste de travail avec des disques et refuse des partitions qui ne
s'appellent pas c,d,e euhhh sans jeu de mots hein?-- etc) ceux là ne
pourront jamais payer le prix de leur liberté et tu deviendras leur
ennemi pour les avoir entrainé en enfer... xD
- il y a les suiveurs ou toujours à la mode avec qui c'est perdu
d'avance (paradoxalement, les mêmes n'auraient pas voulu entendre
parler de windows si c'est linux qui avait été dominant...)

dans tous les cas, il est important pour moi que chacun reste libre de
ses choix et que le saut de fasse en connaissance de cause... (et ça,
c'est bien plus dur à faire comprendre que de juste dire que c'est
gratuit et/ou beau)


>
> Je suis pour le fait d'apprendre aux gens à faire des choix avec un esprit
> critique et de bien cerner le pour et le contre de chaque choix avant de les
> poser, mais je ne suis pas un fanatique du tout à Linux à tout prix.
> Tu ne peux pas contraindre les gens à user de leur liberté. Beaucoup ont
> besoin d'être orientés dans leurs choix. Au plus peux-tu les aider à faire
> des choix éclairés et en connaissance de cause.
> Ainsi, il est bon d'informer les gens que Linux existe, que Linux cela peut
> être bien, que Linux dans bien des cas cela peut être mieux que Windows. Il
> est bon de leur expliquer que Linux, c'est une autre approche, pas
> nécessairement plus compliquée, mais souvent radicalement différente. Il est
> bon de leur expliquer que "différent" cela ne veut pas dire nécessairement
> mieux ou moins bien. Cela veut juste dire "différent". C'est tout.
> Il est tout aussi important de leur expliquer à quoi les engagent leurs
> choix et à ne pas râler s'ils se rendent compte que leur choix n'était pas
> le bon.
>
tout à fait d'accord. et c'est la raison d'être de mon message : trop
de nouveaux libristes qui n'ont pas l'esprit libre mais veulent juste
profiter du système et donc hurlent quand ils n'ont pas le cul de la
crémière en plus de sa crème.
aucune liberté ne s'impose. toute liberté se gagne. toute liberté doit
être voulu.
et la différence est rarement acceptable quand on n'a pas pris la
peine d'y réfléchir un tantinet. faire les choses autrement que comme
on en a l'habitude parait toujours plus compliqué (l'humain aime
naturellement en général rester dans ses habitudes, surtout dans
certains domaines pendant certains temps)
la vraie liberté qu'on puisse offrir à quelqu'un est de lui permettre
d'acquérir sa liberté (et donc de pouvoir faire des choix éclairés),
pas de lui retirer les chaines afin qu'il aille courir hors de sa
cavarne de Platon (il ne risque pas de le faire.. ceux qui connaissent
le mythe/l'allégorie comprendrons)

on a tendance a l'oublier trop souvent... mais bon, pour ceux qui ne
font que la promotion de Linux (ou encore mieux de leur distribution
favorite) il n'y a pas à avoir ce genre de considérations...

[...le reste ce soir...]




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