[Linux-bruxelles] Faut il abandonner google ?

denis denlistes at altern.org
Mer 20 Sep 21:38:39 CEST 2006


Le mercredi 20 septembre 2006 à 17:25 +0200, AlainBB a écrit :
> GOOGLE SE VENGE DES JOURNAUX BELGES QUI L'ONT FAIT CONDAMNER
> La version belge du moteur de recherche a tout simplement éliminé
> tous 
> les résultats de recherche qui pourraient générer du trafic vers les 
> sites des journaux concernés.
> Continuez la lecture:
> http://www.fr.datanews.be/news/enterprise_computing/e-business/20060919015 

Ils ont eu ce qu'ils cherchaient, non ?

A quand l'interdiction de faire des liens, des citations, des lecteurs
de fils RSS (que la plupart des sites de presse proposent, chercher
l'erreur), ...

Si les sites de presse ne veulent pas que google les référencent, ils
mettent un fichier robots.txt à la racine de leur site et on en parle
plus :-)

Ci-dessous un texte pondu par l'équipe de mouvements.be

A+
Denis

http://mouvements.be/21192
À propos du droit d’auteur, des grands médias et de Google,...
Chères lectrices, chers lecteurs,

Avant de vous livrer le contenu de lettre hebdomadaire de ce jour, nous
souhaitons vous dire notre inquiétude et notre indignation au sujet de
l’évolution que la jurisprudence belge en matière de droit d’auteur a
peut-être connue en ce début de semaine avec le rendu du jugement en
première instance dans l’affaire opposant les principaux éditeurs de
presse belge à la multinationale Google. Cet événement est d’une grande
importance ; la presse internationale ne s’y est pas trompée en lui
donnant un très large écho.

Nous aimerions rappeler que le droit de citation existe en droit belge.
Il est légal et légitime de citer, y compris sur le net, les références
ou des extraits de tout texte publié sur le web ou ailleurs, il est
légitime de faire un lien vers n’importe quelle pages web, y compris des
pages « intérieures » d’un site sans avoir à demander l’autorisation de
l’éditeur. Ce droit est fondamental aussi bien pour l’avancée des idées
que pour l’exercice effectif de la démocratie. L’attitude des groupes de
presse qui cherchent manifestement à nier ou à restreindre l’exercice de
ce droit est inacceptable. Cette attitude est en outre inconséquente et
paradoxale quand dans le même temps la plupart des journaux publient
force fils RSS et s’abstiennent d’interdire le référencement de leurs
pages dans les moteurs de recherche.

Sans nous prononcer de façon trop définitive étant donné que le procès
en appel a actuellement lieu et qu’il faudra prendre le temps d’analyser
calmement et en détail les implications de ce jugement, nous ne pouvons,
de manière plus générale, que constater que le mouvement d’extension du
pouvoir des titulaires de droits d’auteurs — des « ayant-droits » — se
poursuit inexorablement.

Nous aimerions encore souligner que, de toute évidence, le procès qui
fait actuellement les gros titres des médias (qui, soit dit en passant,
parlent d’eux-mêmes avec beaucoup de complaisance, dans une circularité
assez malsaine), n’est que la partie émergée d’un gigantesque iceberg.
Une partie extrêmement importante des visiteurs — et donc des revenus
publiciatires — des sites de presse provient des agrégateurs de contenu,
et en particulier de Google. Les éditeurs de presse ne sont probablement
pas stupides et cherchent sans nul doute beaucoup plus à obtenir des
revenus de la part de Google qu’à défendre une position de principe qui
compromettrait jusqu’à leur présence sur le web. Poussée vers un droit
beaucoup plus restrictif puis négociation en sous-main : il y a là un
mouvement de privatisation de la norme qui est réellement dangereux et
qui mènera aux conséquences exactement inverses à celles que les
éditeurs de presse disent rechercher, à savoir l’augmentation du pouvoir
des grands groupes et l’extermination des petits acteurs.

Le portail Mouvements.be/ n’est pas directement menacé par cette
évolution parce que notre objectif est et reste de promouvoir en
priorité les écritures minoritaires, peu exposées au regard, et autant
que possible diffusées sous copyleft. Nous n’hésiterons d’ailleurs pas à
supprimer tous les liens renvoyant depuis notre portail vers les sites
de presse belge s’il s’avère que les maintenir serait risqué pour nous
(et nous pensons que cette décision serait probablement beaucoup plus
dommageable pour les éditeurs de presse que pour nous !). Nous sommes
cependant extrêment inquiets de voir la propriété intellectuelle gagner
encore et toujours plus d’espace.

Cela étant dit, il nous paraît aussi important de dire qu’il n’existe de
presse indépendante que financée par ses lecteurs et que l’existence
d’une presse indépendante reste une condition indispensable à l’exercice
de nos libertés fondamentales. La tendance au financement des médias par
la publicité est une chose néfaste, qui rend les organes de presse
dépendants des grandes entreprises capitalistes. Nous plaidons donc tout
à la fois pour la mise en accès libre d’une grande partie du contenu
éditorial — par exemple en utilisant des licences de type « Creative
Commons » qui permettent entre autres choses d’autoriser la circulation
des contenus tout en interdisant leur exploitation commerciale par
autrui — et pour que les lecteurs qui en ont les moyens soient
conscients de leur responsabilité à financer la presse, et par
conséquent s’abonnent aux journaux ou revues qu’ils estiment valoir
cette démarche et les interpellent sur leurs pratiques quand le besoin
s’en fait sentir.

L’équipe du portail mouvements.be 
20 septembre 2006








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