[Linux-bruxelles] quel sujet de troll ce vendredi ?

Miguel Quaremme mquaremme at yahoo.fr
Ven 11 Mar 09:52:35 CET 2005


Luc Viatour a écrit :

> Un troll sur la démocratie parlementaire en Europe?

Hmm, je suis pas contre, mais évitons le poujadisme à deux balles :"tous
pourris", "on nous manipule" et autres "depuis Roswell qui nous gouverne
vraiment ?".

Je trouve que nous sommes un peu dans le même genre de situation que les
anglais d'après la "magna carta", celle-ci permet la création d'un
parlement représentatif dont le seul pouvoir est de voter le budget.  Au
cours de l'histoire on voit les tensions grandir entre les intérêts du
peuple (qui peut ne pas voter le budget) et celui de "l'aristocratie"
(qui fait les "lois").  Cela termine par la décapitation de Charles Ier
et la "declaration of bill" qui est un des actes fondateurs de la
démocratie parlementaire anglaise.

Je trouve troublant la double personnalité des politiciens lorsqu'ils
sont à "l'Europe".  En interne il défende certaines valeurs et à
"l'Europe", il semble tous se conformer à la doctrine néo-libérale.

Cela provient probablement de la culture de l'institution et entre
autres aux fonctionnaires et à leurs motivations (elles-mêmes sucitées
par les politiciens).

En caricaturant légèrement, il n'y pas de contre-pouvoir interne par les
fonctionnaires européens car ils sont sur-payés.  Leur motivation
principale est souvent l'attrait de l'argent et la conservation de leurs
"acquis".  Ils ne veulent contester les "délires" néo-libéraux parce que
eux-même sont parmis les vainqueurs de cette doctrine ou en tout cas le
pensent.  Ils se contre-foutent de ce qui en général est la motivation
du service public.

Dans le "service public" les valeurs des fonctionnaires et leur moyens
sont, c'est connu, normal, la pérennité des institutions, le refus du
changement, l'inertie administrative.  Les fonctionnaires ont un côté
"citoyen normal" qui fait qu'ils résistent parce que les délires des
politiques les touche. Ce qui fait que les choses de doivent pas
seulement être pensées dans un cerveau politique, mais également
transposées en droit puis appliquées par l'administration.

Les fonctionnaires européens ne mettent pas en place ces moyens de
contre-pouvoir que les fonctionnaires "normaux" peuvent mettre en place
officieusement et parfois inconsciemment dans les sytèmes "traditionnels".

Habituellement en politique, il y a un intérêt bien compris qui veut
qu'on ne puisse pas tout changer du jour au lendemain, un consensus mou
qu'on retrouve partout.  Il y a cependant des lieux ou des moments dans
lesquels les dirigeants se croient investit d'une mission et décident
pour "faire avancer les choses" de passer outre les contre-pouvoirs. par
exemple les arrêtés de pouvoirs spéciaux en Belgique ou les institutions
européennes. Ce sont des moments dangereux, sans contre-pouvoirs ou tout
est permis même le pire.  Sur-payer les fonctionnaires européens
participe à cette absence de contre-pouvoir.

En Angleterre, entre le pouvoir de voter le budget et la declaration of
bill il y a 400 ans, j'espère qu'en Europe cela ira plus vite.


-- 
Miguel Quaremme





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