[Linux-bruxelles] Loghorn la strategie 100% anti Linux ?

Rémi Letot hobbes at easynet.be
Lun 10 Mai 00:26:01 CEST 2004


Frederic Peters writes:

> Rémi Letot écrivait :
>
>> > D'où il vient, ce "ils n'auront jamais gagné" ?  Je croyais que tout
>> > était perdu si la directive sur les brevets logiciels passait ?
>> 
>> Je n'ai pas dit ça. Il y aura toujours moyen de se battre, même si la
>
> Il y a quand même une attitude alarmiste, non ?  (ce qui ne préjuge
> pas de l'importance du sujet).

Oui et non. Je ne crois pas que l'application de la directive telle
que la prépare le Conseil signifie automatiquement la fin du logiciel
libre, mais je pense que la possibilité existe. Ne pas l'accepter sous
prétexte que ce serait trop gros ou trop horrible n'est pas à mon avis
une attitude constructive.

Le lien entre brevets logiciels (toujours considérés comme le veut le
Conseil) et logiciels libres n'est pas direct, mais vu le nombre et la
variété des brevets actuellement validés par l'OEB et son équivallent
US, il est certain que tout projet (libre ou pas) d'une certaine
ampleur en viole plusieurs. Les corporations transnationnales ont les
moyens de frapper lourdement, et les brevets logiciels leur donne une
arme au potentiel énorme.

Il leur suffirait de quelques cibles stratégiquement choisie pour
stopper net l'essor des projets libres importants et génants pour
eux. Parallèlement, ils ont aussi les moyens de lancer une multitude
d'actions plus diffuses, mais pouvant étouffer bon nombre
d'individus/sociétés, même dans leur droit.

En plus des conséquences directes, de telles actions jetteraient un
doute sur la validité et la légalité de *tout* logiciel libre, ce qui
rallentirait d'autant leur pénétration (dans le monde commercial, mais
aussi dans le milieu éducatif, public, privé,...).

D'accord, le logiciel libre n'a pas besoin de parts de marché, ni
d'utilisateurs,... pour exister. Mais il faut avouer que ces facteurs
lui donnent des moyens d'avancer qu'il n'aurait pas s'il se cantonnait
aux hobbyistes, étudiants,...

Sans compter que le logiciel libre représente actuellement une
alternative de poids aux systèmes propriétaires qui tentent de
s'approprier tous les moyens d'accès à la société de l'information. Je
ne voudrais pas vivre dans un monde où la seule solution pour se
"connecter" consiste en une solution propriétaire, où tout le savoir
disponible électroniquement ne serait accessible que par la louppe des
ingénieurs de Redmont, Cupertino, ou autre.

C'est peut-êtred alarmiste, mais peut-être pas. Et les conséquences
possibles dans le deuxième cas justifient à mon avis une réaction
maintenant, et pas quand le système sera en place.

<couic>

> Est-il légal d'utiliser un logiciel enfreignant un brevet ?  Quelle
> implication aurait la directive sur les utilisateurs ?  

C'est suffisamment flou pour faire peur à bon nombre
d'utilisateurs. Surtout si une corporation quelconque (au hasard, SCO
:-) lance quelques procès bien médiatisés. Ces procès vont durer un
temps bête, et quelle que soit l'issue, pendant tout ce temps plein
d'utilisateurs potentiels vont attendre.

> Et quelqu'un aurait un pointeur sur la législation décrivant les
> peines encourues pour violation de brevet ?

Je crois qu'il n'y a pas de peine au sens légal, uniquement des droits
à payer, avec évaluation de la perte subie par le détenteur du
brevet. Attention que si tu violes un brevet pendant 5 ans avant de te
faire attaquer, on calcule ce que tu aurais dû payer pendant ces 5
ans.

>> > Mais certains voudraient faire croire que l'arrivée des brevets
>> > logiciels signifie la fin des logiciels libres.  C'est avec cette
>> > opinion que j'ai un problème.
>> 
>> La voie que tu semble choisir d'après tes posts est de ne rien faire
>> puisque de toute façon ça ne te touchera pas. C'est avec cette opinion
>> que j'ai un problème ;-)
>
> Vu <http://swpat.ffii.org/journal/04/cons0507/index.en.html>, je
> m'interroge maintenant sur la situation une fois la directive adoptée.
> Ce sur quoi je ne sais pas grand chose hors des discours ressassés sur
> "la fin du logiciel libre".

C'est pas la fin, mais ça pourrait l'être. Rien que pour ça, l'enjeu
me semble suffisant. 

> C'est inconcevable d'à la fois manifester et de s'interroger sur ce
> qu'il adviendra ?

Absolument pas, mais ce n'est pas ce qui transparraissait de tes
messages. Désolé si je t'ai mal compris.

<couic>

A+,
-- 
Rémi 




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