[Linux-bruxelles] manifeste: de l'utilisation des logiciels proprietaires dans l'enseignement

Osvaldo La Rosa blinuxman at tuxfamily.org
Mer 16 Oct 10:20:45 CEST 2002


(paru sur: http://people.type-z.org/ludo/doc/, p-e a faire suivre et
publier ailleur, pourquoi pas dans vos/nos ecoles).


          De l'Utilisation de Logiciels Propriétaires dans l'Enseigne-
          ment Public


               L'étudiant  de l'UTBM,  au cours  de sa  scolarité, est
          amené à utiliser dans le  cadre de ses cours essentiellement
          des  logiciels proriétaires,  au département  Génie Informa-
          tique mais aussi dès le Tronc Commun. Nous pensons, pour les
          raisons qui  suivent, que  ce recours  quasi-systématique au
          logiciel propriétaire  ne correspond pas à  la mission d'en-
          seignement  public de  l'UTBM et  est en  outre néfaste  aux
          étudiants.

               Les  choix logiciels  dans l'enseignement  sont souvent
          motivés  par la  facilité : des  logiciels considérés  comme
          bien connus, parfois élevés  au rang de standard industriel,
          sont imposés  aux étudiants sans justification  technique ou
          pédagogique réelle.  En  dehors de ce que  ces choix coûtent
          financièrement à l'UTBM, force  est de constater qu'ils sont
          généralement  peu adaptés  à l'enseignement :  les étudiants
          peuvent difficilement  utiliser un logiciel ou  accéder à sa
          documentation en dehors de l'école pour des problèmes de li-
          cence, sans  parler d'autres restrictions telles  que la li-
          mitation du  nombre d'utilisateurs simultanés à  l'école. Il
          est de  plus important pour  un futur ingénieur  d'avoir une
          « culture »  des outils  disponibles lui  permettant d'avoir
          une approche  critique sur  les choix techniques  en compre-
          nant et maîtrisant les raisons qui l'ont motivé. Dans le cas
          contraire, l'étudiant  aura tendance  à reproduire  ce choix
          soit parce qu'il est habitué à l'outil, soit parfois malheu-
          reusement parce qu'il n'y  connait pas d'alternative. Au fi-
          nal, on  constate que l'enseignement public  contribue à une
          promotion au service d'entreprises privées, perpétuant ainsi
          ces fameux « standards de l'industrie ».

               Il paraît clair que  l'utilisation de logiciels libres,
          c'est-à-dire  librement accessibles  avec leur  code source,
          redistribuables et modifiables, est  plus en adéquation avec
          la mission de l'enseignement public : leur principale raison
          d'être est une volonté de  partage de la connaissance et des
          outils, ce qui  correspond à une des  valeurs de l'enseigne-
          ment public. Notamment, la possibilité de pouvoir étudier le
          code source des outils disponibles, dans le but honorable de
          mieux comprendre,  peut s'avérer intéressante pour  des étu-
          diants en informatique.  Leur  utilisation mettrait un terme
          aux restrictions  précédemment évoquées et à  cette publici-
          té indirecte  à laquelle participe actuellement  notre école
          qui ne fait qu'entretenir le monopole des logiciels proprié-
          taires et  la dépendance des utilisateurs  vis-à-vis desdits
          logiciels.

               Aujourd'hui,  rares  sont  les applications  pour  les-
          quelles aucun  logiciel libre  n'existe, du serveur  web aux
          outils de production  de documents, en passant  par les com-
          pilateurs et  les bases de  données. De plus,  les logiciels
          libres sont dans bien des cas au moins d'aussi bonne qualité
          que les logiciels propriétaires, voire de meilleure qualité,
          notamment dans  le domaine des outils  de développement.  La
          recherche d'un logiciel pour un cours donné permettrait même
          aux  étudiants de  s'ouvrir aux  différentes solutions  dis-
          ponibles et  de choisir selon des  critères réellement tech-
          niques.  Enfin, ajoutons que certains lycées ont déjà adopté
          les logiciels libres pour  pouvoir « reprendre le contrôle »
          de leurs  systèmes d'information, et que  beaucoup d'univer-
          sités ou  écoles, parfois même privées,  sont déjà reconnues
          pour leur contribution à des projets logiciels libres.

               Nous espérons  ainsi sensibiliser étudiants  et profes-
          seurs à  l'existence de  cette solution alternative  et leur
          proposons  de  faire en  sorte  de  choisir, ensemble,  pour
          chaque unité de valeur,  une solution logicielle libre adap-
          tée à leurs besoins.


                   Adrien Anselme, Alexandre Belloni, Ludovic Courtès,
                             Zoé Drey, Eric Hoffmann, Ségolène Métais,
                                   Thomas Petazzoni, Sébastien Pierre.





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